Le poète des steppes | Mongolie

par Laurent D'Alvise


Je fus hébergé pendant trois jours dans une yourte (ger) au milieu des steppes Mongoles, loin de la ville et des axes routiers. Pas d'électricité, d'eau courante, de gaz et encore moins de téléphone. Rien que la nature pour se procurer l'énergie et les produits de vie. Un rythme de vie magnifique, emprunt d'humilité et de respect à l'égard de la nature et de son rythme. Le nomadisme est le mécanisme le mieux étudié qui soit pour respecter le rythme des saisons et ne jamais abuser des ressources naturelles.

Mon hôte est berger. Il possède quelques centaines de bêtes. Son travail commence tôt le matin, au lever du soleil, et se termine tard le soir, au-delà du coucher du soleil. Son habitat est fait de feutre et de bois. Son ger le protège efficacement du froid de cette saison (-30°C). Au milieu de la yourte, un poële diffuse une chaleur agréable. L'espace circulaire de l'habitat est recyclé à toute heure de la journée. Servant successivement de chambre, de salon, de salle-à-manger et de salle-de-bain, l'espace est étudié pour contenir toute la famille. Tout est fait de symbolique et de rituels. La yourte est un lieu mystique.

Au milieu de ces steppes, une famille m'accueille les bras ouverts. Je suis un étranger et ils m'accueillent avec les traditions d'usage. Je m'accoutume aux rituels passionants de ce pays fascinant. Dans chaque geste, il y a une symbolique qui indique que le respect de l'autre est la plus grande richesse. La subtilité de la culture Mongole me surprend, m'émeut et me laisse pantois d'admiration. Chaque moment que je passerai parmi ces nomades sera emprunt d'émotion. Ces hommes et ces femmes sont généreux. Ils offrent de bon coeur. Ils offrent leur amitié et leur hospitalité est dénuée d'arrière pensée.

Au milieu de ces steppes, loin du grouillement d'un monde électrique, mon hôte est un poète. Il aime écrire et il en est déjà à quelques poèmes à son palmarès. Je ne puis résister à la tentation de partager ces moments forts avec vous. Je lui ai demandé l'autorisation de l'enregistrer pendant qu'il en récitait quelques uns. Je ne comprends pas le Mongol mais sa voix et ses intonations parviennent à me tirer des larmes.



Le poète des steppes.
Premier poème. On entend également le bruit du foyer.
Laissez-vous bercer.


Le poète des steppes.
Deuxième poème.
Laissez-vous bercer.


Le poète des steppes.
Troisième et dernier poème.
Laissez-vous bercer.